Déduction fiscale des honoraires d’avocat

La question du traitement fiscal des honoraires d’avocats engagés par un notaire dans le cadre d’un litige portant sur l’autorisation de faire valoir ses droits à la retraite a conduit le ministre de l’Économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique, a une réponse distincte selon les modalités d’imposition et d’exercice de l’activité de la profession des contribuables concernés.

Notaires exerçant à titre individuel

S’agissant des notaires qui exercent leur activité à titre individuel, et dont les revenus de leurs charges et offices sont imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), le bénéfice imposable est constitué par l’excédent des recettes totales sur les dépenses nécessitées par l’exercice de la profession (CGI art. 93). Les honoraires ou commissions versés à l’occasion de l’exercice de la profession sont déductibles du bénéfice imposable. À l’inverse, les dépenses qui ne se rattachent pas directement à l’exercice de la profession ne sont pas prises en compte pour la détermination du résultat. Les frais d’honoraires engagés dans le cadre d’un litige visant à faire reconnaître ses droits à la retraite, qui constituent des dépenses ne se rattachant pas directement à l’exercice de l’activité de notaire, et dont la déduction n’est par ailleurs admise par aucune disposition expresse de la loi, ne constituent pas des dépenses déductibles des revenus imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux.

Notaires associés d’une structure relevant de l’IS

Une charge doit notamment, pour être admise en déduction du résultat imposable, être engagée dans l’intérêt direct de l’exploitation ou se rattacher à la gestion normale de l’entreprise. La prise en charge par une société d’une telle dépense d’ordre personnel de l’un de ses associés est constitutive d’un acte anormal de gestion, non déductible du résultat imposable de l’entreprise.

Notaires salariés

En ce qui concerne les notaires salariés, dont les revenus tirés de l’exercice de cette activité sont imposés dans la catégorie des traitements et salaires, la déduction des frais professionnels peut s’opérer soit par l’application d’une déduction forfaitaire de 10 % soit, sur option, pour leur montant réel et justifié . Si les frais de procès supportés par les salariés dans le cadre de procédures prud’homales engagées contre leur employeur en vue du paiement de salaires constituent des frais professionnels déductibles, pour leur montant réel et justifié , en revanche, des honoraires d’avocats engagés dans le cadre d’une procédure prud’homale en vue de faire valoir des droits à la retraite ne sont pas assimilables à des frais professionnels déductibles des salaires, dans la mesure où ces dépenses ne sont pas engagées en vue de l’acquisition et de la conservation d’un revenu imposé dans la catégorie des traitements et salaires, mais dans le but de mettre fin à leur activité professionnelle générant de tels revenus.

Exonération de TVA des prothèses dentaires

La doctrine vient préciser la définition des prothèses dentaires entrant dans le champ d’application de l’exonération de TVA

Ainsi une prothèse est une pièce ou un appareil qui remplace, en totalité ou en partie, un organe ou un membre manquant en reproduisant ses formes et en remplissant si possible les mêmes fonctions. La prothèse doit être distinguée de l’orthèse qui est une pièce ou un appareil destiné à prévenir ou à corriger les déformations ou à suppléer les défaillances du membre ou de l’organe en cause.

Seuls les appareils correspondant à la définition de prothèse sont éligibles à l’exonération de TVA.

Les produits ne répondant pas à cette définition, notamment les appareils orthodontiques et les gouttières dentaires (aligneurs), sont exclus de l’exonération et sont soumis à la TVA au taux normal.

Prêt garanti par l’État : rééchelonnement encore possible en 2023

Une procédure ouverte depuis le 15 février 2022

Un accord de place du 19 janvier 2022, signé notamment par le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque de France, a instauré une procédure permettant de réaménager les prêts garantis par l’État (PGE) sous l’égide de la Médiation du crédit aux entreprises.

Cette procédure est applicable depuis le 15 février 2022 et s’adressait initialement uniquement aux entreprises qui rencontraient des difficultés avérées dans le remboursement de leurs échéances de PGE en 2022.

En pratique, 260 entreprises ont obtenu un rééchelonnement au cours de l’année 2022.

Prolongation du dispositif pour 2023

L’accord de place du 19 janvier 2022 a été prolongé pour l’année 2023, compte tenu du contexte économique et notamment de la crise énergétique.

Ainsi, les entreprises qui rencontrent ou rencontreront des difficultés avérées dans le remboursement de leurs échéances de PGE au cours de l’année 2023 sont éligibles à cette procédure qui est confidentielle et gratuite.

Pour rappel, ce dispositif est accessible aux indépendants, TPE et PME qui ont obtenu un montant total de PGE inférieur ou égal à 50 000 €. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire, notamment les associations, sont également concernés.

Ce que l’entreprise peut obtenir en rééchelonnant son PGE

Durée de remboursement augmentée de 4 ans

L’entreprise peut obtenir le prolongement de la durée de remboursement de son PGE. La durée de ce prolongement est appréciée au cas par cas en fonction de la situation de l’entreprise.

Dans le cas général, le prolongement peut atteindre 2 années supplémentaires par rapport à l’échéancier initial (qui est limité à 6 années maximum), ce qui offre une latitude de 8 années cumulées, au maximum.

Exceptionnellement, la durée de ce prolongement peut aller jusqu’à 4 années supplémentaires par rapport à l’échéancier initial, ce qui offre donc une latitude de 10 années cumulées, au maximum.

La garantie de l’État est maintenue, sans primes supplémentaires, sur le nouvel échéancier. Cela vaut même si l’échéancier initial était de moins de 6 ans.

Différé de remboursement augmenté de 6 mois

L’entreprise peut également obtenir un différé de remboursement supplémentaire d’au plus 6 mois.

Lorsqu’il est accordé, ce report s’impute dans la durée de l’allongement de remboursement du prêt.

Déclaration de TVA : des changements en vue

Depuis le 1er janvier 2022, la déclaration, le recouvrement et le contrôle de la TVA à l’importation et en sortie de régimes suspensifs sont transférés de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) à la direction générale des finances publiques (DGFiP).

Tous les assujettis, qu’ils soient établis ou non en France ainsi que toutes les personnes non assujetties et identifiées à la TVA en France sont concernés.

En pratique, la déclaration de la TVA à l’importation ou de la TVA due en sortie de régimes suspensifs de la TVA, est effectuée sur la déclaration de chiffre d’affaires déposée auprès des services de la DGFiP, et non plus lors du processus de dédouanement. De la même manière, la déduction de la TVA due à l’importation ou en sortie de régimes suspensifs est réalisée sur la même déclaration et dans les conditions de droit commun.

Par ailleurs, les procédures fiscales comme les recouvrements forcés, les contrôles et les traitements des réclamations et contentieux sont désormais régies par les mêmes dispositions que celles applicables à la TVA due sur les opérations intérieures, à savoir celles que le livre des procédures fiscales prévoit pour les taxes sur le chiffre d’affaires. En particulier, le juge de l’impôt sera désormais le juge administratif.

Enfin, les redevables doivent transmettre certaines informations ciblées à la DGDDI lors du processus de dédouanement. Ces obligations de transmission de données, propres à la TVA à l’importation, sont distinctes tant des obligations liées à la déclaration et à l’acquittement de la TVA auprès de la DGFiP que des obligations relatives aux droits de douane, avec lesquelles elles se cumulent. Elles ont pour objet, d’une part, de sécuriser la liquidation de la TVA via un transfert d’information automatique auprès de la DGFiP qui lui permettra de cibler les contrôles et, d’autre part, d’assurer un pré remplissage de la déclaration de TVA dont il appartiendra au redevable de contrôler l’exactitude. Les manquements à ces obligations de transmission de données spécifiques seront contrôlés par la DGDDI et poursuivis et sanctionnés comme en matière de droits de douane.

Crise énergétique : Délai de paiement des cotisations

Les employeurs qui rencontrent des difficultés de paiement, ou qui anticipent des difficultés pour payer les cotisations dues lors de leur prochaine exigibilité, peuvent solliciter un délai de paiement de leurs cotisations patronales directement depuis leur espace en ligne sur le site de l’urssaf. Ce délai de paiement ne pourra être accordé que sous réserve que les cotisations salariales, elles, aient été payées.

Ceux qui bénéficient déjà d’un plan d’apurement de leurs cotisations peuvent également demander une adaptation du montant de leurs échéances directement depuis leur espace en ligne.

L’URSSAF invite les employeurs concernés à indiquer l’origine de leurs difficultés à l’appui de leur demande.

Mesures d’accompagnement pour les travailleurs indépendants

Les travailleurs indépendants qui rencontrent des difficultés peuvent solliciter leur URSSAF depuis leur compte en ligne afin d’interrompre le prélèvement de leurs cotisations courantes, ainsi que les prélèvements liés à un plan d’apurement déjà engagé. Un nouveau délai de paiement pourra alors leur être accordé.

L’URSSAF rappelle qu’ils peuvent également demander, toujours auprès de leur URSSAF, une aide d’action sociale du Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants. Cette aide peut prendre la forme d’une aide financière ou d’un financement des dettes de cotisations et contributions, voire des échéances à venir.

URSSAF le report des échéances n’est plus possible.

URSSAF : Comme en septembre, pas de report pour les échéances d’octobre 2021

Le report du paiement des cotisations n’est plus possible pour les employeurs.

L’URSSAF a rappelé que suite à la reprise de l’activité économique, les échéances du mois d’octobre 2021 sont exigibles pour les employeurs et il n’est plus possible de reporter le paiement de celles-ci.

Les entreprises qui sont concernées doivent s’acquitter des cotisations salariales et patronales aux dates prévues, le 5 ou le 15 octobre 2021, et qui correspond à la période d’emploi de septembre 2021.

L’URSSAF précise néanmoins que l’aide au paiement de 20 % et l’exonération de cotisations patronales co-vid-2 sont prolongées pour les employeurs des secteurs S1, S1bis et S2 qui font l’objet de mesures d’interdiction d’accueil du public dans la mesure où ils sont installés dans un territoire soumis à l’état d’urgence sanitaire.

Reprise du paiement des cotisations personnelles des travailleurs indépendants relevant des secteurs S1 et S1 bis.

L’URSSAF indique que le prélèvement automatique ou le paiement des cotisations et contributions sociales personnelles reprend pour les travailleurs indépendants relevant des secteurs S1 et S1 bis en métropole (échéances du 5 ou du 20 octobre 2021 pour ceux qui sont mensualisés et le 5 novembre 2021 pour ceux qui paient de façon trimestrielle).

S’ils trouvent des difficultés à payer leurs cotisations, les travailleurs indépendants doivent contacter leur URSSAF pour pouvoir mettre en place un plan d’apurement. Ainsi, si le plan d’apurement est respecté, aucune pénalité ou majoration de retard ne pourra être réclamée.

La reprise des prélèvements et paiements des échéances pour ces travailleurs indépendants sera confirmée plus tard.

L’aide à l’embauche des apprentis prolongée jusqu’au 30 juin 2022

L’aide à l’embauche des apprentis et des contrats de professionnalisation est prolongée jusqu’au 30 juin 2022.

Après les annonces du gouvernement du 6 septembre 2021, les aides à l’apprentissage et à l’embauche des contrats de professionnalisation ont été prolongés pour 6 mois supplémentaires, portant leur date jusqu’au 30 juin 2022.

Rappel sur l’aide exceptionnelle liée à l’épidémie de covid-19

Cette aide était initialement prévue pour les contrats conclus du 1 juillet 2020 au 31 mars 2021. La pression de la crise sanitaire se prolongeant sur les entreprises l’aide a été étendu aux contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2021.

Cette aide permet aux employeurs qui respectent certaines conditions notamment le quota d’alternants ou le diplôme préparé, de bénéficier lors de la première année de :

  • Une aide de 5000 € maximum pour un apprenti ou un salarié en contrat de professionnalisation de moins de 18 ans
  • Une aide de 8000 € maximum pour un apprenti ou un salarié en contrat de professionnalisation ayant 18 ans révolus.

La prolongation de ces aides sera effective lors de la parution du décret au Journal Officiel.

La fin du fonds de solidarité annoncée pour le 1er octobre 2021

La fin du fonds de solidarité annoncée pour le 1er octobre 2021

Maintien du dispositif.

À l’occasion de cette réunion, les ministres ont annoncé la fin du fonds de solidarité au 30 septembre 2021.
Ils ont rappelé que ce dispositif ouvert depuis mars 2020 pour faire face à l’urgence avait permis d’indemniser 2 millions d’entreprises pour un montant de 35 milliards d’euros.

Pour répondre aux difficultés auxquelles certaines entreprises font encore face, le fonds de solidarité sera donc maintenu pour le mois de septembre selon les mêmes modalités que pour le mois d’août, c’est-à-dire une compensation de 20% des pertes de chiffre d’affaires, dès que l’entreprise justifie d’une perte d’au moins 10% de son chiffre d’affaires.

Nouvelle condition.

Afin d’inciter à l’activité, les entreprises devront, ont précisé les ministres, justifier d’un niveau minimum de chiffre d’affaires de 15% pour bénéficier du fonds de solidarité au mois de septembre.
Ouverture de l’aide « coût fixes » fin octobre

Les ministres ont rappelé que le dispositif de prise en charge des coûts fixes assurait une couverture de 90% des pertes d’exploitation pour les entreprises de moins de 50 salariés et 70% pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Ce dispositif, ont précisé les ministres, sera ouvert à compter d’octobre 2021 à toutes les entreprises des secteurs S1 et S1bis qui connaîtraient des pertes importantes de chiffre d’affaires, sans condition de taille.

De nouveaux plans d’action pour certains secteurs

Pour les secteurs affectés de manière structurelle par la crise sanitaire, des plans d’action spécifiques devraient être prochainement élaborés. Seraient concernés l’événementiel professionnel, les agences de voyages et la montagne.

Calcul du report en arrière du déficit 2021

Le calcul dérogatoire du report en arrière du déficit est précisé

Pour pouvoir bénéficier du dispositif dérogatoire et temporaire de calcul du report en arrière des déficits, les entreprises doivent au préalable déposer au format papier auprès de leur service gestionnaire l’annexe à la déclaration 2039.

La loi de finances rectificative pour 2021 a autorisé les sociétés soumises à l’IS d’imputer le déficit constaté au titre de leurs premier exercice déficitaire clos entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 sur le bénéfice déclaré lors de l’exercice précédent et également sur celui de l’avant-dernier exercice, puis sur celui qui le précède également. Il n’y a pas de limite sur le montant du déficit qui peut être reporté.

Vous pourrez exercer cette option jusqu’au 30 septembre 2021, qui est la date limite de dépôt de votre bilan pour un exercice clos le 30 juin 2021. Celle ci doit être faites au plus tard avant que la liquidation de l’IS dû au titre de l’exercice suivant celui au titre duquel l’option exercée n’intervienne.

Si une déclaration a déjà été déposée antérieurement au titre de l’exercice d’option, L’entreprise devra effectuer une déclaration rectificative.

Les sociétés doivent déclarer la créance calculée sur l’annexe de l’imprimé 2039 pour pouvoir bénéficier du report en arrière du déficit dérogatoire.

La créance de report en arrière du déficit pourra être utilisée pour le paiement de l’IS dû au titre des exercices clos au cours des cinq années suivant celle de la clôture de l’exercice au titre duquel l’option pour le report en arrière a été exercée.

Nouvelles mesures pour les entreprises multi activités.

Nouvelle mesure de soutien aux entreprises affectées par l’épidémie de Covid-19 

Une aide spécifique, en faveur des entreprises dont l’activité est particulièrement affectée par les conséquences de la crise sanitaire en raison de leur nature multi-activités qui n’ont pu que partiellement ouvrir entre novembre 2020 et mai 2021, a été mise en place. Ce nouveau dispositif de soutien financier aux entreprises est confié au réseau des chambres de commerce et d’industrie , dans le cadre de ses missions d’aides aux entreprises, en faveur des entreprises multi-activités dont au moins l’une de leurs activités a été interdite d’accueil du public de manière ininterrompue entre novembre 2020 et mai 2021.

Entreprises concernées – L’aide est ouverte aux entreprises qui remplissent, cumulativement, les conditions suivantes

  • -avoir été créées au plus tard le 31 décembre 2020 ;
  • -avoir leur résidence fiscale en France ;
  • -être situées dans une commune peu dense ou très peu dense ;
  • -avoir une activité principale définie au sein d’une liste et avoir au moins une activité secondaire ;
  • -avoir au moins une des activités secondaires ayant fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public ininterrompue entre le 1er novembre 2020 et le 1er mai 2021 ;
  • -ne pas être éligibles au fonds de solidarité et ne pas avoir perçu le fonds de solidarité au cours du 1er semestre 2021 ;
  • -avoir subi une perte de chiffre d’affaires égale ou supérieure à 10 % entre le 1er janvier 2021 et le 30 juin 2021 par rapport à la même période en 2019 ou à la période de référence ;
  • -ne pas faire partie d’un groupe.

L’aide est calculée par un expert-comptable, tiers de confiance, à partir du chiffre d’affaires, sur la période éligible concernée de six mois (janvier-juin 2021). L’aide prend la forme d’une subvention, elle est égale à 80 % de la perte de chiffre d’affaires constatée entre janvier 2021 et juin 2021 et la période dite de référence, dans la limite de 8 000 €

Focus sur l’attestation de l’expert-comptable : pièce justificative à la demande d’aide – Une attestation d’un expert-comptable, en position de tiers de confiance, est délivrée à la suite d’une mission d’assurance de niveau raisonnable réalisée conformément aux normes professionnelles.

L’attestation mentionne

  • -le chiffre d’affaires pour la période éligible au titre de laquelle l’aide est demandée
  • -le chiffre d’affaires de référence
  • -le numéro professionnel de l’expert-comptable.

L’expert-comptable complète l’attestation en déclarant « que l’entreprise remplit les conditions d’éligibilité de la présente aide et que l’entreprise n’a reçu aucune aide liée au régime temporaire Covid-19

Sanctions aux irrégularités constatées – En cas d’irrégularités constatées, d’absence de réponse ou de réponse incomplète à la demande, l’entreprise s’expose à une demande de récupération des sommes indûment perçues, selon les règles et procédures applicables en matière de créances étrangères à l’impôt et au domaine.